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Édition décembre 2023

CHRONIQUE

100% TROPHÉES

Dans l’ordre, André Beaudry, Raynald Groleau et Ron Boucher, tous mesureur officiel pour Boone & Crockett, lors du mesurage de l’orignal de Theodore Roosevelt.

Par ANDRÉ BEAUDRY
L’auteur est mesureur officiel
pour 
B&C, P&Y et NBBC

La chasse à l'orignal de Theodore Roosevelt au Québec

Theodore Roosevelt, cet ancien président Américain et fondateur du Boone and Crockett Club a récolté un orignal ici au Québec en 1915. Cette chasse a été sa dernière. Au cours de sa vie, il a fait la chasse aux gros gibiers sur plusieurs continents dans le but de fournir des spécimens pour les musées américains (Smithsonian). Dans son livre « Holidays in the open » publié en 1916, le chapitre 11 est entièrement consacré à cette chasse qui s’est déroulée en sol québécois plus précisément au club Tourilli. On peut lire la déclaration de son guide Arthur Lirette dans l’appendice A du même livre. Après avoir entendu parler de cette chasse incroyable, j’ai contacté Jack Reneau alors directeur du Boone and Crockett Club pour savoir si cet orignal avait déjà été mesuré et surtout savoir où il était entreposé. Jack m’a dit qu’il n’en savait rien, par contre il m’a mis en contact avec Amy Verone alors curatrice du musée de Theodore Roosevelt à Sagamore Hill à Oyster Bay Long Island à New-York.

Il a fallu attendre 97 ans avant que ne soit mesuré officiellement l’orignal de Theodore Roosevelt. En 2010, après avoir eu la permission du bureau-chef de Boone & Crockett, et plus de deux ans de négociation avec la curatrice du musée, nous avons enfin obtenu la permission de nous rendre à Oyster Bay (N-Y) afin de pouvoir manipuler et mesurer cet orignal récolté en sol québécois en 1915 que les Américains considèrent comme un trésor national.

Vendredi 13 avril 2012, Raynald Groleau et moi (André Beaudry) sommes partis de Granby en direction de Wallingford au Vermont y rencontrer Ron Boucher qui, comme nous, est mesureur officiel pour Boone & Crockett. Le lendemain matin, nous repartions pour New-York mesurer l’orignal de l’ancien président des États-Unis et fondateur du club Boone & Crockett. Tout au long du trajet qui nous amenait vers N-Y, nous ne pouvions nous empêcher de penser que nous nous préparions à aller mesurer une pièce historique.  Personne n’avait mesuré cet orignal à date comme si un scénario avait été écrit il y a plus d’un siècle voulant que ce soit 2 mesureurs du Québec ainsi qu’un québécois de souche (Ron Boucher) qui aient ce privilège.

Après la séance de mesurage, nous avons accordé un score de 167 4/8 pouces net B&C pour cet orignal de 51 pouces de large. Ce n’est certainement pas le plus gros mais assurément le plus connu.  Dans son livre « Holidays in the open », on peut apercevoir le panache de l’orignal de Theodore Roosevelt en page couverture et le chapitre 11 (A curious experience) ainsi que l’appendice A sont entièrement consacrés à cette chasse qui a eu lieu en sol québécois.  Un certificat de Trophée Québec accompagne maintenant ce panache d’orignal au musée de Theodore Roosevelt à Oyster Bay, Long Island, N-Y.

Voici le lien pour le livre Holiday in the open: https://www.bartleby.com/57/e

Dans l’édition du 7 septembre 1915 en page 8 de l’Action Catholique, (journal québécois de l’époque) Theodore Roosevelt donne une entrevue lors de son arrivée à Québec avant le début de son aventure qui se déroulera la semaine suivante dans notre forêt québécoise. L’entrevue se fait en français car Monsieur Roosevelt parlait très bien notre langue. Puis une autre découpure du même journal datée du lundi 4 octobre en page 6 raconte comment le colonel Roosevelt l’a échappé belle lors de son séjour en forêt après avoir été chargé par un orignal tel que décrit dans son livre Holiday in the open chapitre 10. J’ai aussi trouvé un article publié par le bulletin annuel de la chambre de commerce du district de Montréal datant du mois de mai 1917 qui raconte ce fait divers.

Découpure de journaux (Action Catholique) datant du lundi 4 octobre 1915 et faisant état de l’aventure du président Roosevelt en sol québécois.

Duncan Dobbie éditeur et écrivain émérite aux É.-U. dans le domaine de la chasse a même publié deux articles sur cette chasse : un article pour le Rack magazine (Buckmaster) en Alabama Juin 2019 et un autre pour Sporting Classic publié en Caroline du sud juillet/août 2019, voir lien article. Raynald et moi pouvons dire que nous avons une chose en commun, nous nous considérons très privilégiés d’avoir eu la chance de mesurer cet orignal récolté par ce personnage plus grand que nature.

Photo du fameux livre de Theodore Roosevelt intitulé Holiday in the open dans lequel il relate dans le chapitre 10 l’histoire qu’il a vécue lors de sa chasse à l’orignal au Québec en 1915.

Theodore Roosevelt et son guide Arthur Lirette posant avec l’orignal récolté par le célèbre président américain en 1915.

Saviez-vous que?

Historique du Teddy Bear

En 1902, Théodore Roosevelt reçu une invitation du gouverneur du Mississippi Andrew H Longino pour aller chasser l’ours noir en Louisiane. Après trois jours de chasse voyant que la chasse de M. Roosevelt était un échec les membres de l’excursion encerclèrent un petit ours qu’ils ont réussi à attacher à un arbre puis demandèrent au président de le récolter. Théodore ordonna de libérer l’ours immédiatement car il trouvait cette chasse antisportive. La nouvelle se répandit si rapidement qu’une caricature de la scène parut dans le Washington Post le 16 novembre 1902. Morris Michton, propriétaire d’une boutique à Brooklyn, N-Y, qui avait vu la caricature de Clifford Berryman dans le journal, demanda à Théodore «Teddy» Roosevelt la permission de renommer ses oursons en peluche «Teddy Bear» en l’honneur du président.  Le reste appartient à l’histoire.

Caricature de Theodore Roosevelt parut dans le Washington post le 16 novembre 1902.

Ourson en peluche nommé « Teddy Bear » en l’honneur de Theodore Roosevelt.

Vous avez des questions concernant le mesurage de trophées (orignal, chevreuil, ours, caribou)?
Écrivez-moi à : beaudrybuck@hotmail.com et je me ferai un plaisir d’y répondre dans une prochaine édition.

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