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Édition décembre 2023

CHEVREUIL


Texte : Louis Turbide
Photos : Louis Turbide et Line Garceau

Un séjour magique avec Sépaq Anticosti

C’est fou comme le temps passe vite. C’est le 2 novembre 2011 que je foulais pour la première fois le sol de la mythique île d’Anticosti dans le cadre d’un reportage réalisé dans le secteur Bell à l’époque propriété de Safari Anticosti. Depuis ce temps j’ai eu le privilège de retourner à Anticosti à 4 autres reprises et à chaque fois c’est le même émerveillement qui ne s’estompe pas.

Au cours de ces quelques voyages, j’ai eu la chance de découvrir différents territoires et surtout de chasser le chevreuil en septembre, en novembre et même en décembre. Il ne me restait qu’à expérimenter la chasse durant le fameux mois d’octobre qui, de l’avis de plusieurs, est beaucoup plus ardue. En 2023, cette opportunité s’est présentée et ce fut un retour au secteur Bell maintenant propriété de Sépaq Anticosti. Pour ce voyage, j’avais décidé de faire découvrir ce joyau québécois à ma conjointe Line. Je lui avais tellement parlé de la magie qui opérait sur l’île que je voulais qu’elle le vive au moins une fois. Il faut être honnête, le cheptel sur l’île peut fluctuer énormément d’une année à l’autre et j’ai déjà fait des voyages où il a fallu travailler énormément pour récolter mes deux chevreuils quelle que soit la période de la saison choisie. Mais en 2023, ce fut une année exceptionnelle et il y avait du chevreuil à profusion. Les deux hivers précédents n’avaient pas été trop difficiles pour les cerfs de l’île et ça paraissait sur le terrain. Notre séjour s’échelonnait du 7 au 13 octobre et j’avais une certaine appréhension en rapport avec le niveau de difficulté que nous allions rencontrer car à cette période les cerfs, surtout les mâles, se déplacent moins et il est plus difficile de les récolter. Avant notre départ, je suivais assidument les messages publiés sur le groupe Facebook Anticosti Deer Hunters pour voir si la chasse deviendrait plus difficile plus on s’approchait de notre date de départ.  Selon ce que je pouvais lire, la qualité de la chasse ne semblait pas s’estomper à ma plus grande joie.

C’est à partir de Québec ou Mirabel à bord d’un Boeing 737-200 de la compagnie Nolinor Aviation que les chasseurs peuvent accéder au secteur de Rivière Bell.

De plus, j’avais fait mes devoirs en lisant à plus d’une reprise certains articles sur la chasse à Anticosti de notre chroniqueur Maxime Dubé tant pour ne rien laisser au hasard au niveau des bagages et équipements à apporter que pour les stratégies de chasse à adopter en fonction de la date de notre séjour sur l’île et des conditions climatiques. Si vous êtes intéressé à chasser à Anticosti, je vous suggère fortement de lire ces articles. Ils renferment une mine d’or d’information car le comportement du chevreuil de l’île n’a rien à voir avec celui du continent et le moindre petit détail peut faire toute la différence entre le succès et l’échec. Vous retrouverez les liens de ces articles à la fin de ce reportage.

Le secteur Bell

Comme baptême sur l’île d’Anticosti c’est en plan américain que Line a pu vivre sa première expérience. De vraies vacances en couple durant lesquelles on a pu vraiment profiter de chaque moment et nous laisser gâter. Ainsi, aucun tracas pour les repas en plus d’être guidé par un professionnel. Au niveau de l’accès à l’île c’est à partir de Québec à bord d’un Boeing 737-200 de la compagnie Nolinor Aviation que nous avons fait le voyage, un vol d’un peu plus d’une heure. Puisque le secteur de Bell est complètement à l’est sur l’île, c’est à Rivière-Aux-Saumons et non à Port-Menier que nous atterrissons à Anticosti. Pour accéder à l’est de l’île pour les séjours de chasse, il est aussi possible de partir de Mirabel. Rendu sur l’île, il ne nous reste qu’à faire un trajet de moins de deux heures pour arriver aux installations de Rivière Bell.

L’hébergement au secteur Bell est en plan américain et il est possible d’être hébergé directement au pavillon principal ou dans un des deux chalets situés juste à côté.

L’hébergement à Rivière Bell peut se faire directement au pavillon central qui se veut le quartier général du site où les repas sont servis et où il est possible d’échanger avec les autres chasseurs avant et après les repas dans un superbe salon. Deux autres chalets situés à quelques mètres du pavillon accueillent aussi une partie des chasseurs.

Pour ceux qui ne le savent pas, en plan américain nous changeons de zone à chaque jour. C’est un principe équitable d’alternance de territoire entre les 24 chasseurs sur place à Bell. Chaque guide est responsable de quatre chasseurs. Sachant d’avance les secteurs que nous chasserons le lendemain, à chaque soir j’allais discuter avec les chasseurs ayant chassé la zone que nous marcherions le lendemain question de connaître les secteurs chauds pour le lendemain et partager ces informations avec notre guide.   

Chaque groupe de 4 chasseurs se voit attitré un guide pour le séjour. À chaque jour, les chasseurs ont l’occasion de chasser une zone différente.

C’est le guide Martin Chateauneuf qui nous a été assigné pour nous accompagner lors de notre séjour. Pour lui, c’était une première à Anticosti car il venait en relève à son frère ayant pris congé pour aller chasser l’orignal. Ayant fait le trajet en avion avec lui, nous avons pu échanger et expliquer nos attentes pour ce voyage. Puisque Line en est à ses premières armes à Anticosti, la quête du gros buck n’est vraiment pas une priorité pour elle. Nous voulons simplement nous imprégner de la magie de l’île et récolter bien entendu nos chevreuils sans nécessairement mettre la barre haute.

C’est donc au champ de tir que débute cette belle semaine de chasse. Quelques balles suffisent pour confirmer la précision de nos armes et c’est en mode relaxation que nous profitons des quelques heures nous séparant du souper car la chasse ne débute que le lendemain. Line en profite pour faire connaissance avec les chevreuils et renards présents sur le site du pavillon. Très habitués aux humains, ils se laissent approcher facilement ce qui est toujours magique à vivre.

Dans le secteur Bell, c’est un maximum de 24 chasseurs qui peuvent être accueillis à la fois! Puisque le groupe partage leurs repas ensemble, c’est une excellente occasion d’échanger entre passionnés! La table en plan américain à Rivière Bell est tout simplement géniale!

C’est dans un esprit festif que se déroule le premier souper du voyage. Dans la salle à dîner se côtoie le groupe de 24 chasseurs. Nous en profitons pour faire plus amples connaissances avec les autres membres du groupe qui proviennent autant du Québec, de l’Ontario que des États-Unis. Ces rencontres sont toujours uniques! Côtoyer pour quelques jours des gens de d’autres horizons mais qui partagent la même passion que soi est une expérience toujours enrichissante. Malgré la barrière de la langue qui peut être plus ardue comme c’est le cas pour moi, nous finissons toujours par nous comprendre et surtout passer un super moment ensemble.

Je ne veux pas passer sous silence l’excellente table qui nous a été servie tout au long de notre séjour. À chaque soir, nous devions choisir entre deux menus pour le souper du lendemain. Des repas diversifiés où chacun y trouvait son compte à chaque soir. Chapeau! Pour le dîner, puisque nous étions là pour la chasse, la majorité des membres du groupe optait pour la formule lunch à apporter mais il était aussi possible de revenir dîner au pavillon pour ceux qui le désiraient.

Que la chasse commence

Notre chasse débute dans la zone 1 à proximité du pavillon. Cette zone nous permet de nous rendre à la mer très facilement. Nous décidons par contre d’aller prospecter des plaines accessibles après environ 2 kilomètres de marche. Après plus d’une heure, nous voici bien arrivés et nous sommes en déplacement très lentement lorsque je vois quelque chose de blanc bouger à environ 600 mètres de notre position. Il n’y a pas de doute, c’est un chevreuil. J’empoigne alors mes jumelles et je confirme que c’est un mâle et un beau en plus. L’excitation est à son comble mais la partie n’est pas gagnée car nous n’avons pas le vent pour nous. Nous décidons alors d’essayer d’avancer vers le mâle mais en limitant le plus possible les chances de nous faire sentir. Le chevreuil n’a aucune idée de notre présence et malgré que nous le perdions de vue de temps en temps il semble rester près d’un ilot de forêt au centre de la plaine. Après environ 30 minutes, nous sommes rendus à 150 mètres de lui. Il est sur le bord d’un point d’eau et Martin installe le trépied pour que j’effectue le tir. J’épaule mais le terrain est accidenté et le temps que je perds à me positionner correctement le chevreuil, sans se rendre compte de notre présence, part tranquillement en direction de l’îlot de bois. On a passé proche mais nous n’aurons pas de tir mais quelle belle expérience quand même!

Une première pour Line

En début d’après-midi, nous décidons d’aller marcher le sentier numéro 11 qui nous permettra d’accéder à la mer. Martin est déjà avisé que s’il voit un cerf sans bois de bonne taille, Line sera ravie de tenter de récolter son 1er cerf d’Anticosti. Nous faisons à peine 100 mètres dans le sentier que Martin aperçoit la bête en question. Calmement il prend le temps d’installer le trépied devant Line et celle-ci épaule et fait feu. Le chevreuil est bien touché et nous le retrouvons à peine 50 mètres plus loin.

Dès la première journée, Line a pu récolter son premier chevreuil à vie sur l’île d’Anticosti!

C’est la fête au village. La glace est cassée et Line est très fière de sa récolte. Un tir parfait qui a parfaitement fait le travail. Il reste environ 1h30 de chasse et après la récolte de Line la pluie s’en mêle et nous décidons tout de même d’aller marcher un sentier jusqu’à la fin de la journée.

L’interaction avec les chevreuils n’a pas manqué lors de ce séjour alors que les deux chasseurs ont pu croiser 81 chevreuils durant les 3 jours de chasse qu’il leur a fallu pour récolter leurs 4 chevreuils! En début de saison, il ne faut pas oublier que les chasseurs peuvent chasser 5 jours.

C’est un véritable déluge et j’envie Line qui a décidé de demeurer dans le camion. Après une trentaine de minutes dans ces conditions, je suis sur le point de décider de rebrousser chemin quand un mâle traverse le sentier à peine 20 mètres devant moi. Je n’ai que quelques secondes pour épauler et tirer. Le chevreuil est bien touché et nous retrouvons mon 4 pointes 50 mètres plus loin. Je suis aux anges. Il est pleinement mérité celui-là! Ainsi, après une seule journée de chasse, nous revenons au pavillon avec 2 chevreuils et bien des histoires à raconter!

2e jour de chasse

Pour la deuxième journée, nous chassons la zone 7 qui mène aussi à la mer. Puisque nous avons déjà récolté deux chevreuils, nous décidons d’attendre chacun pour un mâle! C’est une zone de chasse exceptionnelle et marcher en bord de mer est tout simplement magique. Lors de cette journée, nous aurons vu plus de 50 chevreuils que nous avons simplement admirés et refusés par choix sinon notre chasse se serait terminée trop rapidement!

En fait, le seul ombre au tableau est une pure malchance. Pour la dernière heure de chasse de l’après-midi, Martin nous a laissés près d’un sentier et il a croisé un superbe 8 pointes à peine 300 mètres plus loin et a même eu le temps de le filmer. Comme on dit, ça fait partie de la chasse! Pour revenir à notre journée, Line n’en revient tout simplement pas de pouvoir admirer autant de cerfs en une seule journée! C’est donc le cœur léger que nous retournons au pavillon.

C’est sous une pluie diluvienne et de forts vents que Louis a pu récolter le premier buck de son voyage et ce dès la première journée.

3e jour de chasse

Dans le secteur Bell, il est possible de chasser dans différents types d’environnement ce qui permet de découvrir Anticosti sous de multiples facettes.

L’avant-midi se termine sans avoir vu le moindre chevreuil. J’explique alors à Line que malgré qu’il nous reste encore deux jours à notre séjour, c’est vite passé et que si elle veut récolter une belle grosse femelle, il n’y a aucun problème. Elle me donne son accord et Martin et moi établissons un plan de match. Considérant l’absence de vent il est difficile de partir en forêt et espérer obtenir du succès. Nous décidons donc de concentrer nos efforts en camion à très faible vitesse et privilégier les abords de forêts matures offrant une visibilité d’au moins 150 pieds. Dans ce genre de forêt, il y a beaucoup de champignons et c’est ce dont raffolent les chevreuils à cette période de l’année.

C’est lors de la troisième journée de chasse que Line a pu récolter son 2e cerf. Pensant récolter une femelle adulte, quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle s’est rendu compte qu’il s’agissait plutôt d’un mâle de 1,5 an.

En procédant ainsi, nous espérons voir quelques chevreuils et avoir au moins une chance de tir mais la partie n’est pas automatiquement gagnée. Il faut sortir du véhicule et espérer que le chevreuil soit encore là.  Moi et Martin convenons par contre d’une chose. Si on voit un chevreuil, Martin doit continuer à rouler avec le camion au moins 100 pieds avant que l’on descende pour le récolter. La stratégie fonctionne parfaitement et nous commençons à voir quelques chevreuils mais Line espère encore un buck et elle repousse sa décision de quelques minutes encore.

On laisse donc passer quelques femelles avant qu’elle ne change d’idée. Nous croisons alors un chevreuil qui répond à ses critères et bien épaulée, la carabine accotée sur le trépied je lui chuchote de viser le cou. Bang! Le chevreuil s’effondre sur place! Quel beau moment!  On avance rapidement vers son chevreuil pour nous rendre compte que ce n’est pas une femelle mais un spike avec une minuscule corne. La madame est contente, elle a eu son buck finalement! Ces moments en couple à chasser sur une île paradisiaque sont tout simplement magiques! 

Lors de ce séjour Line et Louis ont pu admirer pendant une vingtaine de minutes un grand-duc et prendre une panoplie de photos et vidéos. Un moment fort apprécié par le couple. 

Moment d’adrénaline pure!

Après la récolte du chevreuil de Line, il reste environ 1h30 à la journée de chasse. On décide de chasser près d’une passe où on a aperçu un gros buck plus tôt dans la journée! Après une heure sans action, je propose d’aller repasser en camion près des forêts matures. J’ai le feeling que cela pourrait s’avérer payant et ce fut le cas! Après quelques minutes à circuler ainsi, Martin peine à articuler et je me demande s’il n’a pas un malaise. Il finit par me dire qu’il vient de voir tout un buck pour Anticosti. Tel que convenu il continue son chemin environ 100 pieds et je débarque. À peine dehors Line m’observe de l’intérieur du camion quand elle voit mon regard changer du tout au tout.

Anticosti permet d’interagir de près avec certains animaux mais aussi de découvrir de véritables trésors comme ces fossiles incrustés sur des roches aux abords des rivières.

Le grand mâle s’est avancé au bord du chemin pour voir le camion continuer son chemin et nos regards se croisent mais il est trop tard pour lui, le coup de feu est déjà parti et il disparait comme par magie. Sur le coup, je manifeste ma joie mais le doute s’installe rapidement. Est-ce qu’il s’est écroulé sur place ou l’ai-je perdu de vue et il a décampé. Je n’ose pas avancer. Si j’ai bien tiré ce buck, ça sera mon plus gros à vie! Dire que je suis nerveux est un euphémisme! Je décide alors d’avancer alors que Line me filme. Soudain je le vois étendu au sol et j’accoure vers lui, excité comme un enfant le soir de Noël! Quelle sensation incroyable! Un vrai 8 pointes d’un poids de 170 livres éviscéré! Pour Anticosti, c’est un chevreuil d’exception! Merci la vie!

Au cours de nos trois jours de chasse, nous avons pu admirer plus de 80 chevreuils. Du jamais vu pour moi en 5 séjours! Définitivement l’année 2023 en fut une très profitable pour les chasseurs mais ce n’est pas seulement ce volet qui a impressionné ma conjointe qui en était à sa première visite.

C’est tout un colosse que Louis a pu récolter grâce à la complicité de son guide Martin Chateauneuf. Un superbe 8 pointes dont le poids oscillait sur la balance à 170 livres une fois éviscéré.

Celle-ci a tout aussi été charmée par ses rencontres avec les renards de l’île, avec ce grand-duc que nous avons croisé dans un des sentiers de la zone 2. Elle a été émerveillée par la limpidité des rivières que nous avons traversées, aussi par la multitude de fossiles que nous avons pu admirer et bien entendu par la mer qui est à couper le souffle dans ce secteur! Ajouter à cela un accueil exemplaire, une table remarquable partagée avec des gens vivant la même passion que nous et ça résume bien l’expérience Sépaq Anticosti! Que dire que plus!

Pour découvrir toutes les opportunités de chasse avec Sépaq Anticosti :  https://www.sepaq.com/sepaq-anticosti

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